Huit nouvelles exoplanètes 2015

Huit nouvelles exoplanètes

potentiellement habitables découvertes

 

planète habitable
 
 
 
Ci-dessus une vue d'artiste de l'une des huit exoplanètes potentiellement habitable,
 
orbitant autour d'une naine rouge. Crédits : David A. Aguilar (CfA)
Huit nouvelles exoplanètes orbitant dans la zone habitable de leur étoile ont été identifiées.
Parmi ces planètes, deux d'entre elles présentent des caractéristiques proches de la Terre.

Huit nouvelles planètes orbitant dans la zone habitable de leurs étoiles ont été identifiées. Telle est l'information qu'une équipe internationale d'astronomes a révélé le 6 janvier 2014, lors d'une conférence organisée par la Société Américaine d'Astronomie. Et ce n'est pas tout. Car deux de ces huit planètes présentent des caractéristiques particulièrement proches de la Terre.

Au préalable, qu'est-ce qu'une planète orbitant dans la zone habitable de son étoile ? C'est une planète qui orbite suffisamment près de son étoile pour que l'eau qu'elle contient éventuellement n'y existe pas sous forme gazeuse, et suffisamment loin de son étoile pour que cette eau ne se présente pas sous la forme de glace. En d'autres termes, c'est une planète capable d'abriter de l'eau sous forme liquide.

Selon Guillermo Torres (Centre d'Astrophysique Harvard-Smithsonian, Etats-Unis), qui a dirigé les travaux menés par cette équipe d'astronomes, "la plupart de ces planètes ont de bonnes chances d'être des planètes rocheuses, comme la Terre" (lire "Eight New Planets Found in "Goldilocks" Zone").

Parmi ces huit exoplanètes, quelles sont les deux corps dont les caractéristiques sont particulièrement proches de celles de la Terre ? Il s'agit des planètes Kepler-438b et Kepler-442b. Ces deux planètes orbitent autour de naines rouges (une naine rouge est une étoile peu massive et peu lumineuse), lesquelles sont plus petites et moins chaudes que notre soleil. Kepler-438b orbite autour de son étoile en 35 jours, et Kepler-442b en 112 jours.

Selon les auteurs de la découverte, la probabilité pour que Kepler-438b, une planète 12% plus grosse que la Terre, soit rocheuse est de 70%. Tandis que Kepler-442b, qui est 30% plus grosse que notre planète, aurait 60% de chances d'être rocheuse.

Ces deux planètes reçoivent plus de lumière que la Terre : la quantité de rayonnement reçue par Kepler-438b est 40% supérieure à celle reçue par la Terre de notre soleil, tandis que celle reçue par Kepler-442b est 66% supérieure.

Selon les auteurs de ces travaux, la probabilité pour que Kepler-438b soit située dans la zone habitable de son étoile est de 70%, et cette probabilité monte jusqu'à 97% pour Kepler-442b : "Nous ne savons pas de façon absolument certaine que ces planètes sont vraiment habitables", explique David Kipping, le second auteur de ces travaux, dans un communiqué publié par le Centre d'Astrophysique Harvard-Smithsonian"Tout ce que nous pouvons dire est qu'elles sont des candidates très prometteuses".

Notons que ces huit planètes proviennent d'un vaste échantillons de planètes détectées au cours de ces dernières années par le télescope spatial Kepler.

 


Par Maxime Vaïl | mercredi 7 janvier 2015

 

 

 

Le trou noir de notre galaxie connaît

une mystérieuse éruption de rayons X

 

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Ci-dessus deux clichés du rayonnement X généré par le trou noir de notre galaxie, l'un pris avant les éruptions de rayons X de l'année 2014, et l'autre pendant les éruptions. Crédits : NASA/CXC/Northwestern Univ/D.Haggard et al
A la fin de l'année 2014, le trou noir qui se trouve au centre de notre galaxie a été le siège d'une éruption de rayons X à l'intensité totalement inédite. Un phénomène que les astronomes peinent pour l'instant à expliquer.

On le sait peu, mais le trou noir supermassif niché au coeur de notre galaxie, appelé Sagittarius A*, génère habituellement une émission de rayonnement X.

Or, à la fin du mois de septembre 2014, la quantité de rayonnement X émise par Sagittarius A* s'est accrue de façon gigantesque, et ce durant une courte période. Cette éruption de rayons X, qui n'est toutefois pas la première du genre, est remarquable car il s'agit ni plus ni moins de la plus puissante éruption de rayons X jamais observée en provenance de notre trou noir. En effet, le rayonnement émis lors de l'éruption était trois fois plus intense que le précédent record, enregistré en 2012 (lire sur La Recherche l'article "VOIE LACTÉE Un trou noir avaleur d'astéroïdes").

Et ce n'est pas tout, puisqu'une seconde éruption extrêmement puissante a été enregistrée un mois après, à la fin du mois d'octobre 2014. Une seconde éruption dont le rayonnement émis était 300 fois supérieur à celui émis en temps normal par Sagittarius A*.

Que se passe-t-il donc du côté de Sagittarius A* ? Quelles sont les causes de ces éruptions anormalement puissantes de rayons X ? A l'heure actuelle, les astronomes l'ignorent. Ils avancent deux hypothèses : la première propose que ces éruptions auraient été causées à la suite de l'aspiration par notre trou noir d'astéroïdes situés à proximité. Les débris de ces astéroïdes seraient devenus très chauds, ce qui aurait occasionné la libération d'une puissante bouffée de rayons X, avant de disparaître pour toujours à l'intérieur du trou noir.

Quant à la deuxième hypothèse, elle suggère que ces éruptions auraient été provoquées par le fait que les lignes de champ magnétique situées aux alentours de notre trou noir sont extrêmement proches les unes des autres : du fait de cette proximité, ces lignes de champ magnétique s'interconnecteraient de temps à autre, ce qui occasionnerait alors une importante libération de chaleur ainsi qu'une accélération considérable des particules environnantes, débouchant in fine sur une émission massive de rayons X.

Notons que certains astronomes avaient un temps émis l'hypothèse que ces éruptions pourraient avoir été causées par le passage d'un étrange objet appelé G2 (lequel est soit un nuage de gaz, soit un système de deux étoiles ayant fusionné - lire à ce sujet l'article "Voie Lactée : le mystère de l'objet G2 en passe d'être résolu") à proximité de Sagittarius A* au cours de l'été 2014. Mais cet évènement ne semble en réalité pas être corrélé à ces mystérieuses éruptions de rayons X. En effet, ces dernières proviennent vraisemblablement d'une région beaucoup plus proche de notre trou noir que l'endroit où se trouvait l'objet G2 lorsqu'il a "frôlé" Sagittarius A*, à une distance estimée à 24 milliards de kilomètres.